La mémoire écrite

Nos vallées ravagées

Jacqueline CUVIER,
Présidente des appels d’Orphée (Nice)

A voir béer les maisons aux façades arrachées et celles qui, en équilibre, espèrent, un instant encore, ne pas se fracasser dans le lit du torrent, l’esprit est dépassé. Dans cet élan de forces destructrices, le courage et le don de beaucoup ont sauvé bien des vies…et préservé, sans doute, l’élan vital qui permet de continuer.
Pour les villages les plus touchés, Tende, Fontan, Breil-sur-Roya , Saint-Martin Vésubie, Roquebillière et pour d’autres des vallées de la Roya, de la Vésubie, de la Tinée, de l’Estéron, des pans entiers de terrain ont été arrachés ou avalés gorgés de trop d’eau, emportant une partie du cimetière.
La maison comme mémoire d’une famille, d’une histoire personnelle qui se défait…le cimetière comme mémoire du village, d’une communauté qui inscrit ses lignées d’une génération à l’autre en incorporant ses alliances et ceux qui ont choisi d’habiter ce lieu, se retrouve en partie effacé par ce désastre ajoutant aux sentiments douloureux de la perte.

Espérons que la volonté des habitants de nos montagnes habitués hélas dans le temps long à l’adversité de la nature, conjuguée à la belle solidarité dont font preuve les Maralpins mais aussi l’ensemble du pays, permettent à nos vallées meurtries de renaître à la vie et à l’espoir.

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