Disparition du Doyen Jean-Yves Coppolani
C’est avec émotion que l’ASPEAM a appris la disparition brutale le samedi 14 janvier 2023, d’un de ses membres fondateurs, notre cher ami Jean-Yves Coppolani, né en 1946 à Calenzana (Haute-Corse). Il avait fait ses études de droit à Nice. Lauréat de la Faculté de droit en1964, 1965 et 1972, il présente en 1968 son mémoire de DES d’Histoire du droit et des institutions et des faits sociaux sur Les élections dans les Alpes-Maritimes sous le Consulat, 270 f. et devient docteur en droit (1972) avec une des dernières thèses dirigées par le Pr. Roger Aubenas sur les élections en France à l’époque napoléonienne. Il avait commencé sa carrière à Nice comme assistant puis maître-assistant. Ses cours mêlaient curiosité intellectuelle et humour. Le co-auteur de ces lignes (O.V.) en garde un beau souvenir. Il quitte Nice en 1984 et devient professeur d’Histoire du droit en 1989 à l’Université de Corse qu’il contribue de fonder. Il dirigera pendant de nombreuses années l’UFR de droit.
Fin spécialiste du droit et des institutions corses, J-Y Coppolani n’avait pas oublié sa jeunesse mentonnaise : il contribua en 1975 à la création de la Société d’Art et d’histoire du Mentonnais, 48 p.). En qualité de secrétaire général, il fut plus particulièrement chargé des éditions (Armorial du Mentonnais, 1995, 48 p.) et des rééditions (1977, Les petites Annales de Monaco, Roquebrune et Menton, 292 p. En 1978, il créée le « Grand prix de la SAHN » afin de récompenser un étudiant mentonnais ou un travail universitaire de qualité portant sur le pays mentonnais ». Ce sera le cas en 1980 pour Jean-Louis Caserio et sa thèse d’Histoire du droit : Vie à Menton sous la Révolution et l’Empire. En 1976 il participe à l’Enquête sur les activités maritimes de Monaco » qui se concrétise sur Menton et le monde de la mer, 1981) 277 p). Il offre des recherches pionnières (« La charte de 1200, traité d’alliance entre les comtes Guillaume et Henri de Vintimille et la Commune de Gênes », 1982). Par ses conférences, il participe à l’animation culturelle de la petite cité au particularisme affirmé qui lui était chère.
A la Faculté de Nice, outre ses activités d’enseignement, Jean-Yves Coppolani fut aussi un animateur efficace de la recherche régionale. Avec les Pr. Lambert et Malausséna, il codirigea les Annales d’Histoire et d’Ethnologie juridiques. Il y publiera aussi deux études, l’une sur la criminalité féminine à Grasse au XVIIIe siècle, l’autre sur les chartes de Péone, un village de la montagne niçoise. D’autres beaux travaux concernèrent les Alpes-Maritimes pendant sa carrière niçoise : « Alpes-Maritimes, Corse » in Grands notables du Premier Empire, Tome 6, Alpes-Maritimes, Corse, Aude, Pyrénées-Orientales, Bouches-du-Rhône, Paris, CNRS, 1980, pp.240-245; « La madrague de Saint-Hospice » in Mélanges Roger Aubenas. Recueil des mémoires et travaux de la Société d’Histoire du droit des anciens pays de droit écrit, XII, 1983, pp. 213-227 ; « Les juridictions administratives à Nice de 1814 à 1860 », in Nice au XIXe siècle, Nice, Centre d’Histoire du droit, 1985, pp. 301-336 ; « Loges maçonniques niçoises et intégration à la France (1858-1887) » in Les Alpes-Maritimes (1860-1914), intégration et particularismes. Actes du colloque de Nice, 1987, Nice, Serre, 1988, pp .259-267.
Sur le continent et dans son île de Corse, son souvenir demeurera parmi la communauté des amateurs d’histoire régionale.
Olivier Vernier et Michel Bottin
Extrait de Corse-Matin, 15 janvier 2023 :